La reine des lectrices couvTout avait commencé avec les chiens.Habituellement, ils faisaient leur petit tour dans la cour et rentraient. Mais ce jour-là, ils avaient filé dans une autre cour et la reine avait dû aller les chercher. C'est alors qu'elle était tombé sur le bibliobus de la comune de Westminster garé dans la cour. Elle n'était jamais venue dans cette partie du palais et n'avait jamais vu de bibliobus. A l'intérieur du véhicule où elle était montée pour s'excuser du vacarme des chiens, elle découvrit un jeune homme répondant au nom de Norman Seakins et travaillant aux cuisines de la reine. Il était occupé à choisir des livres.

Cette première fois, la reine emprunta un livre par politesse et quelque peu au hasard. Ce fut d'ailleurs un concours de circonstances si elle le rapporta elle-même la semaine suivante. Elle en repris un autre avec aussi peu de motivation, elle n'avait jamais été passionnée par la lecture. Seulement, si son premier choix avait été ennuyeux, le deuxième s'avéra beaucoup plus judicieux et la reine s'éprit brusquement des livres et de la lecture. La compagnie du jeune Norman lui devint également très vite indispensable, si bien qu'elle le nomma bientôt, pour l'avoir continuellement à ses côtés, à un poste de page rattaché au service de la reine. Dès lors, la reine n'y fut plus pour personne et son entourage s'en inquièta au point de tout mettre en oeuvre pour lui faire passer ce goût douteux qui la détournait de ses obligations.

 

Délicieux petit roman bourré d'humour qui met en furieux appétit de lire

 

La Reine des lectrices, de Alan BENNETT, traduit de l'anglais par Pierre Ménard. 173 petites pages. Paru en 2009 chez Denoël (coll. Denoël et d'ailleurs)

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